Rimbaud : Sensation
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Rimbaud : Sensation
Voici un poème dont je donnerai tout pour que je sois son auteur.
SENSATION
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Mars 1870
SENSATION
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Mars 1870
Chezlui- Membre Très Actif
-
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Date d'inscription : 24/01/2009
Re: Rimbaud : Sensation
Il réussit pas mal en arabe ! :
في زرقة أمسيات الصيف ؛
وعبر الدروب الوعرة،
سأمضي مستسلماً لحفيف السنابل..
أطأ العشب الندي:
وحالماً سأشعر بالرطوبة في أقدامي
سأترك الريح تغمر رأسي العاري،
لن أتحدث ولن أفكِّر:
إنما سيرتقي الحب المطلق في روحي
وأرحل ـ في الطبيعة ـ بعيداً مثل بوهيمي
سعيد وكأنني مع امرأة ..
ترجمة : نضال نجار
Pour le dernier vers, je préfère bien :
سعيد كما مع امرأة
في زرقة أمسيات الصيف ؛
وعبر الدروب الوعرة،
سأمضي مستسلماً لحفيف السنابل..
أطأ العشب الندي:
وحالماً سأشعر بالرطوبة في أقدامي
سأترك الريح تغمر رأسي العاري،
لن أتحدث ولن أفكِّر:
إنما سيرتقي الحب المطلق في روحي
وأرحل ـ في الطبيعة ـ بعيداً مثل بوهيمي
سعيد وكأنني مع امرأة ..
ترجمة : نضال نجار
Pour le dernier vers, je préfère bien :
سعيد كما مع امرأة
Chezlui- Membre Très Actif
-
Messages : 917
Points : 1115
Date d'inscription : 24/01/2009
Re: Rimbaud : Sensation
chezlui a écrit:Voici un poème dont je donnerai tout pour que je sois son auteur.
SENSATION
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
Mars 1870
Il n'a pas le m^me effet sur moi que celui qui est dans ma signature, car vois-tu, un poème qui traite d'une chose réelle de la vie, que nous avons vécu, ou qui attendent de l'être, ou des expériences de vie, me touchent plus que les histoire d'amour, car on est près à raconter n'importe quoi pour séduire une femme
Mais pour ne pas venir les mains vides, j'ai lu aussi :
L'étoile a pleuré rose ...
L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ;
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Je commence à croire que la poésie est un donc exceptionnel, la preuve, ce que ce jeune homme a laissé comme héritage, on croirait que c'est l'œuvre d'un vieux Hugo
Séraphin- Admin
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Localisation : Homeland
Re: Rimbaud : Sensation
Séraphin a écrit:
Il n'a pas le m^me effet sur moi que celui qui est dans ma signature, car vois-tu, un poème qui traite d'une chose réelle de la vie, que nous avons vécu, ou qui attendent de l'être, ou des expériences de vie, me touchent plus que les histoire d'amour, car on est près à raconter n'importe quoi pour séduire une femme
Mais non, il ne parle pas d'amour ! Séraphin, il parle au contraire
de ce sentiment très agréable que celui d'être absolument libre.
Le début l'annonce bien " Par les soirs bleus", le bleu est la liberté,
quant au "l’amour infini", il ne s'agit que de l'amour de l'éternité
que notre Poète croit qu'il est dans la nature.
Chezlui- Membre Très Actif
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Date d'inscription : 24/01/2009
Re: Rimbaud : Sensation
Séraphin a écrit:
L'étoile a pleuré rose ...
L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ;
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Je ne le connais pas celui là, tu l'as déniché où ?
Chezlui- Membre Très Actif
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Re: Rimbaud : Sensation
Mon petit livre tu saischezlui a écrit:Séraphin a écrit:
L'étoile a pleuré rose ...
L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ;
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Je ne le connais pas celui là, tu l'as déniché où ?
Séraphin- Admin
-
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Date d'inscription : 24/01/2009
Localisation : Homeland
Re: Rimbaud : Sensation
Très beau poème, en plus ça parle de liberté, une des bonnes raison de se sentir heureux.
c'est joli, des jeunes algériens qui s'intéressent à la poésie ! j'en ai rarement rencontrer dans la vie réelle .
c'est joli, des jeunes algériens qui s'intéressent à la poésie ! j'en ai rarement rencontrer dans la vie réelle .
Chandelle- Explorateur
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Localisation : Dans le coeur de ceux qui m'aiment.
Re: Rimbaud : Sensation
J'adore Arthur Rimbaud, je ne suis pas très poésie et encore moins la poésie française mais j'ai toujours aimé les poèmes d'Arthur Rimbaud.
et voilà un que j'aime bcp:
Le Dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
ce qui me plait le plus c'est la chute à la fin. du grand art
et voilà un que j'aime bcp:
Le Dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font plus frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
ce qui me plait le plus c'est la chute à la fin. du grand art
Invité- Invité
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