Internet: Les cybers sous «haute» tension
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Internet: Les cybers sous «haute» tension
Entre une volonté politique manifeste de doter l'Algérien de l'outil informatique et de démocratiser les TIC, les fameuses technologies de l'information et de la communication, et la réalité économique du terrain, on a tendance à perdre le fil d'Ariane censé relier les deux extrémités.
En effet, après quelques années de l'annonce d'un programme ambitieux mêlant Ousratic, connexions ADSL et autres termes barbares, les chiffres projetés renseignent sur le peu d'ancrage de cette ouverture vers le futur sur le terrain. Pire, certaines mesures préconisées par la tutelle ont eu des effets pervers sur la filière des cybercafés qui se sont retrouvés en premières lignes de cette déconfiture annoncée.
Malgré tous les efforts consentis et les budgets engloutis, seulement 3,7 millions d'Algériens utilisent Internet et sur les 6 millions d'ordinateurs prévus dans le cadre du programme Ousratic, seulement 500.000 ont été acquis par les familles, des chiffres avancés par le président de l'association algérienne des fournisseurs de service Internet. On est loin des discours triomphateurs de l'ancien ministre des PTIC, Boudjemâa Haïchour, qui déclarait à chacune de ses sorties que l'Algérie a réalisé des progrès remarquables en matière de télécommunication. Il affirmera au passage que toutes les conditions sont réunies pour l'introduction massive du haut débit.
Pour Amine, gérant d'un cybercafé dans un quartier résidentiel d'Oran, la situation ne pousse pas vraiment à l'optimisme. «Entre la mauvaise connexion Internet, les coupures qui peuvent durer plusieurs jours sans remboursement de la part de l'hébergeur, les charges et la désaffection du public, le tour est fait de notre activité.» Nombreux sont comme lui, qui ont ouvert les premières années des cybercafés qui ont périclité par la suite devant les interminables tracasseries administratives liées à l'exercice de leur activité. «Les cybercafés en Algérie sont en voie de disparition», assènera comme vérité absolue Yahia. Gérant d'un cyber qui marchait plutôt bien, il a dû baisser les bras devant ce qu'il qualifie de «concurrence déloyale exercée par les fournisseurs ADSL». Il expliquera qu' « ils vendent le même service aux particuliers pour dix fois moins cher».
L'option prise par l'opérateur historique de la téléphonie, Algérie Télécom en l'occurrence, de créer des cyberespaces où le coût d'une heure de connexion est minoré a aussi inquiété les gérants des cybercafés qui n'ont pas les moyens de faire face à de telles offres. Cette activité, rappelons-le, est classée selon le décret du 4 juin 2005, comme «établissements de divertissement», un décret qui a imposé une nouvelle procédure d'autorisation et de nouveaux horaires d'ouverture qui ont été moyennement appréciés par les premiers concernés.
Selon les statistiques rendues publiques par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information fin 2007, le pays compte 70 providers, plus de 5 mille cybercafés et 11 mille établissements scolaires sont connectés à la «toile». On estime le nombre d'«internautes» à près de 4 millions. Cependant ces statistiques tout ce qu'il y a d'officiel sont battues en brèche par certains spécialistes qui les remettent en cause en insistant sur les définitions exactes de la terminologie usitée. «Un internaute est un usager de l'Internet qui dispose d'un abonnement. C'est ainsi que le définissent les organismes internationaux des télécommunications», précisera Rafik Khenifsa, directeur d'un hebdomadaire spécialisé dans les NTIC. Par ailleurs, plusieurs cybercafés clandestins ont été fermés en Algérie suite à une note émanant de la Sûreté nationale. La cause est l'application d'un décret datant de 2005 subordonnant l'exercice d'une telle activité en Algérie à l'obtention d'un agrément. L'absence d'agrément est mise en cause par une note émanant de la Direction générale de la Sûreté nationale demandant la fermeture de ces commerces pour cause d'absence d'autorisation.
Revenant sur la question de l'agrément qui doit, selon le texte de loi, recevoir l'aval de sept directions relevant de plusieurs ministères, entre autres la Sûreté nationale, la Protection civile, plusieurs propriétaires de cybercafés ont déclaré n'avoir jamais pu entrer en possession de cet agrément et les cybercafés qui activent actuellement n'en possèdent pas non plus. Malgré une note de 2007 leur demandant de régulariser leur situation conformément à ce texte de loi en leur accordant un délai d'une année, beaucoup de cybers ont dû baisser leurs rideaux. La lente connexion au très haut débit est l'un des griefs soulevés par les professionnels qui sont unanimes à souligner le retard enregistré en Algérie.
«Aujourd'hui, les offres sont généralement des débits inférieurs à 1 Mbps, alors que nos voisins marocains, par exemple, sont déjà au très haut débit avec des offres de 20 Mbps et en plus pour des offres aux particuliers», dira Amine qui ajoutera comme pour enfoncer le bouchon, «Internet sans le haut débit n'est pas Internet, surtout pour les professionnels».
En effet, après quelques années de l'annonce d'un programme ambitieux mêlant Ousratic, connexions ADSL et autres termes barbares, les chiffres projetés renseignent sur le peu d'ancrage de cette ouverture vers le futur sur le terrain. Pire, certaines mesures préconisées par la tutelle ont eu des effets pervers sur la filière des cybercafés qui se sont retrouvés en premières lignes de cette déconfiture annoncée.
Malgré tous les efforts consentis et les budgets engloutis, seulement 3,7 millions d'Algériens utilisent Internet et sur les 6 millions d'ordinateurs prévus dans le cadre du programme Ousratic, seulement 500.000 ont été acquis par les familles, des chiffres avancés par le président de l'association algérienne des fournisseurs de service Internet. On est loin des discours triomphateurs de l'ancien ministre des PTIC, Boudjemâa Haïchour, qui déclarait à chacune de ses sorties que l'Algérie a réalisé des progrès remarquables en matière de télécommunication. Il affirmera au passage que toutes les conditions sont réunies pour l'introduction massive du haut débit.
Pour Amine, gérant d'un cybercafé dans un quartier résidentiel d'Oran, la situation ne pousse pas vraiment à l'optimisme. «Entre la mauvaise connexion Internet, les coupures qui peuvent durer plusieurs jours sans remboursement de la part de l'hébergeur, les charges et la désaffection du public, le tour est fait de notre activité.» Nombreux sont comme lui, qui ont ouvert les premières années des cybercafés qui ont périclité par la suite devant les interminables tracasseries administratives liées à l'exercice de leur activité. «Les cybercafés en Algérie sont en voie de disparition», assènera comme vérité absolue Yahia. Gérant d'un cyber qui marchait plutôt bien, il a dû baisser les bras devant ce qu'il qualifie de «concurrence déloyale exercée par les fournisseurs ADSL». Il expliquera qu' « ils vendent le même service aux particuliers pour dix fois moins cher».
L'option prise par l'opérateur historique de la téléphonie, Algérie Télécom en l'occurrence, de créer des cyberespaces où le coût d'une heure de connexion est minoré a aussi inquiété les gérants des cybercafés qui n'ont pas les moyens de faire face à de telles offres. Cette activité, rappelons-le, est classée selon le décret du 4 juin 2005, comme «établissements de divertissement», un décret qui a imposé une nouvelle procédure d'autorisation et de nouveaux horaires d'ouverture qui ont été moyennement appréciés par les premiers concernés.
Selon les statistiques rendues publiques par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information fin 2007, le pays compte 70 providers, plus de 5 mille cybercafés et 11 mille établissements scolaires sont connectés à la «toile». On estime le nombre d'«internautes» à près de 4 millions. Cependant ces statistiques tout ce qu'il y a d'officiel sont battues en brèche par certains spécialistes qui les remettent en cause en insistant sur les définitions exactes de la terminologie usitée. «Un internaute est un usager de l'Internet qui dispose d'un abonnement. C'est ainsi que le définissent les organismes internationaux des télécommunications», précisera Rafik Khenifsa, directeur d'un hebdomadaire spécialisé dans les NTIC. Par ailleurs, plusieurs cybercafés clandestins ont été fermés en Algérie suite à une note émanant de la Sûreté nationale. La cause est l'application d'un décret datant de 2005 subordonnant l'exercice d'une telle activité en Algérie à l'obtention d'un agrément. L'absence d'agrément est mise en cause par une note émanant de la Direction générale de la Sûreté nationale demandant la fermeture de ces commerces pour cause d'absence d'autorisation.
Revenant sur la question de l'agrément qui doit, selon le texte de loi, recevoir l'aval de sept directions relevant de plusieurs ministères, entre autres la Sûreté nationale, la Protection civile, plusieurs propriétaires de cybercafés ont déclaré n'avoir jamais pu entrer en possession de cet agrément et les cybercafés qui activent actuellement n'en possèdent pas non plus. Malgré une note de 2007 leur demandant de régulariser leur situation conformément à ce texte de loi en leur accordant un délai d'une année, beaucoup de cybers ont dû baisser leurs rideaux. La lente connexion au très haut débit est l'un des griefs soulevés par les professionnels qui sont unanimes à souligner le retard enregistré en Algérie.
«Aujourd'hui, les offres sont généralement des débits inférieurs à 1 Mbps, alors que nos voisins marocains, par exemple, sont déjà au très haut débit avec des offres de 20 Mbps et en plus pour des offres aux particuliers», dira Amine qui ajoutera comme pour enfoncer le bouchon, «Internet sans le haut débit n'est pas Internet, surtout pour les professionnels».
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