LA PIÈCE “L’ÉTOILE ET LA COMÈTE” En hommage à KATEB YACINE
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LA PIÈCE “L’ÉTOILE ET LA COMÈTE” En hommage à KATEB YACINE
Et si Nedjma sortait de son silence…
Et si Nedjma, la muse de Kateb Yacine, se mettait à parler, que dirait-elle ? Jusque-là, c’est lui qui a parlé et elle a écouté. À présent, elle a des choses à dire, mais lui ne peut répondre d’outre-tombe. Ce sera donc aux jeunes de justifier l’œuvre katébienne à Nedjma/Zoulikha.
La compagnie théâtrale El Gosto, qui existe depuis 2005 et qui tend à revaloriser le répertoire théâtral arabe, tout en travaillant dans le sens de la mémoire, présentera, mardi et mercredi prochains, la pièce L’Étoile et la Comète, au palais de la culture Moufdi-Zakaria.
En fait, L’Étoile et la Comète est un hommage posthume à la plume incisive et poétique de Kateb Yacine, disparu voilà 20 ans déjà. C’est au cours d’un point de presse, animé hier matin par le metteur en scène de la pièce, Ziani Chérif Ayad, que le projet de L’Étoile et la Comète a été révélé. En effet, après une brève présentation de la compagnie El Gosto et de ses ambitions, M. Ayad a présenté L’Étoile et la Comète, une pièce sur Kateb Yacine.
Elle tend à définir son écriture, son univers et ses deux vies littéraires : la première se situe dans la période d’avant l’Indépendance où Kateb Yacine écrivait en français et utilisait cette langue comme “butin de guerre” ; la seconde, c’est au cours de la période post-Indépendance, où l’auteur s’est intéressé à la langue populaire et à la valorisation du patrimoine oral, notamment à travers le théâtre. Écrite par Arezki Mellal, ce dernier a imaginé Zoulikha, la cousine tant aimée par Kateb Yacine — et qui est devenue Nedjma dans son œuvre — sortant de son silence et contestant son image dans sa littérature.
Dans L’Étoile et la Comète, Zoulikha ne se reconnaît plus en Nedjma. “Elle ne se reconnaît plus dans le symbole d’un pays, d’une identité 20 ans après sa mort, et va lui poser de vraies questions”, explique M. Ayad. Mais comme Kateb Yacine ne peut être ressuscité, des jeunes Algériens, représentant l’actuelle génération, tenteront de répondre et d’expliquer le rapport de Kateb Yacine à l’écriture et à l’histoire. Lui, qui a toujours considéré que la révolution se faisait par le peuple et que la poésie était à l’intérieur de la société. Ziani Chérif Ayad a également insisté sur la subtilité poétique et métaphorique de Kateb Yacine, qui a inventé sa propre langue au théâtre. Qui dit langue, dit univers ; et c’est ce qui caractérise l’œuvre littéraire — et théâtrale — de Kateb Yacine, “que peu de gens connaissent”. Selon M. Ayad : “Kateb Yacine a dit un jour : "Je suis né le 8 mai 1945"”, car il a connu la conscience politique en prenant part aux manifestations du 8 Mai, et il y a eu l’amour impossible pour Zoulikha, sa cousine, devenue Nedjma dans son œuvre. Ces deux évènements dans sa vie d’homme ont influencé à jamais l’écrivain. L’Étoile et la Comète tend à rapprocher les spectateurs de l’homme et de l’auteur universel.
Présenté en France dans les deux langues (français et arabe dialectal) en mars dernier, la pièce dure une heure dix minutes et a demandé près d’une année à Arezki Mellal pour son élaboration. Relayé par Ziani Chérif Ayad, les répétitions ont pris deux mois.
Rendez-vous donc est pris pour mardi et mercredi ; un sacré challenge pour cinq comédiens, notamment Tounès, Fattoum Habib, Tarik Bouarara, Malika Guemat et Mohamed Bouallag, car l’âme de Kateb Yacine ne sera pas bien loin…
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